Les chiffres publiés hier soir sont les plus mauvais depuis le début de l’épidémie

Depuis trois jours, le nombre de décès était inférieur aux prévisions du modèle ; ce qui pouvait inciter à l’optimisme. Malheureusement, les chiffres publiés hier soir ne vont plus dans ce sens ; on retrouve la tendance haussière précédente, comme en témoigne le graphique ci-joint. Rappelons que la courbe en noir correspond aux chiffres réels et la courbe en bleu à la tendance estimée. Pour les spécialistes : l’estimation est réalisée par la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO) qui est appropriée dans la mesure où la série est stationnaire sur une tendance déterministe. C’est cette tendance que nous utilisons pour la prévision.

Il faut cependant rester prudent car le mauvais chiffre d’hier vient après celui d’un dimanche, généralement sous-évalué. Le chiffre de ce soir sera plus significatif. Le modèle prévoit 388 nouveaux cas de décès.

Nous pouvons également expliquer les trois jours de faible mortalité. La procédure suivie pour estimer le taux de létalité, à savoir rapprocher le nombre de décès du jour du nombre de cas déclarés cinq jours auparavant, n’était pas totalement pertinente. En effet, cet épisode de trois jours de faible mortalité correspond, en réalité, au même épisode pour le nombre de cas déclarés, mais sept jours auparavant. Le nombre de décès suit donc assez régulièrement le nombre de cas déclarés avec un décalage de sept jours. En supposant que le taux de létalité d’aujourd’hui ne diffère pas de celui d’hier et en l’appliquant au nombre de cas déclarés le 24 mars, le nombre de décès devrait s’élever à 339.

La prévision est donc désormais une fourchette : 339-388. En-deçà, il y a amélioration ; au-delà, aggravation.