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Coronavirus : attention aux chiffres

Tous les chiffres communiqués ne sont pas fiables, en particulier ceux concernant le nombre de cas dont le mode de calcul a évolué

Depuis le début de la crise, le Pr Salomon, directeur général de la santé, indique chaque soir le nombre de cas de contamination, le nombre de décès et le nombre de personnes hospitalisées. Ces chiffres doivent être interprétés avec prudence. Ainsi le nombre de personnes contaminées ne correspond qu’au nombre de cas effectivement testés positifs. De plus, les méthodes de comptabilisation semblent évoluer ; il y a ainsi un décrochage très net à partir du 19 mars qui s’est accéléré pour se résorber hier (23 mars). Nous sommes en présence de ce que les économètres appellent une série chronologique avec ruptures : la première vers le 8 mars et la deuxième que nous venons d’évoquer. Cela rend les prévisions extrêmement difficiles.

Nous avons, dans de précédentes notes, tenté de modéliser l’évolution du nombre de cas de personnes infectées par le coronavirus, à l’aide d’un modèle fondé sur une fonction exponentielle. Le calcul était satisfaisant sur le passé, mais peu fiable en prévision. Après plusieurs ajustements correctifs, il est apparu que ce modèle simple n’était pas approprié, d’où l’élaboration d’un nouveau modèle plus complexe (disponible sur demande) combinant une fonction exponentielle et une variable de ralentissement.

Nos nouveaux calculs, non détaillés dans cette note, montrent que, désormais, le nombre de cas augmente régulièrement, en progression géométrique, mais n’explose pas de manière exponentielle. La raison de la progression géométrique est de l’ordre de 1,2 ; cela signifie que le chiffre du jour est approximativement égal au chiffre de la veille multiplié par 1,2 ; autrement dit, le nombre augmente de 20% par jour. Ce résultat concerne seulement la période du 8 au 19 mars. Les trois jours suivants, curieusement le chiffre est tombé à 1,14 et même 1,10 ; c’est évidemment irréaliste. On remonte ensuite à 24% le 23 mars. Nous avons donc corrigé les chiffres correspondants à ces trois dates. D’où le graphique présenté, en variations journalières, avec en noir les chiffres effectifs (corrigés) et en bleu la tendance. Il n’y a, pour l’instant, aucun signal d’inversion de la tendance. Les chiffres, plus fiables, concernant les décès, permettrons de préciser ces premières conclusions dans une prochaine note.

Une remarque pour terminer. Le nombre de cas officiels est évidemment très inférieur à la réalité ; le chiffre réel est peut-être dix fois plus élevé. Cela n’a pas d’incidence sur les calculs, sous réserve de la permanence du mode de comptabilisation. D’où nos corrections.

Commentaires

  • Le nombre de morts est fiable mains correspond aux personnes dcd à l'hôpital. Il ne tient compte ni des personnes dcd à leur domicile, ni dans les EPAHD, ni dans les établissements pour personnes handicapées ou qui accueillent des sans abris.
    D'autre part, si on peut penser que tous les morts à l'hôpital ont fait l'objet d'un diagnostic fiable par un test biologique, il n'en est évidemment pas de même pour les autres dc.
    Je rappelle que dans les EPAHD seules les 3 premières persones suspectes sont testées. Par la suite, on considère qu'il s'agit d'un foyer et toute personne malade sera considérée comme porteuse du covid-19. En même temps, il faut savoir que les symptômes chez les personnes très âgées ou très dépendantes peuvent être très différents des symptômes chez une personne bien portante. Cela brouille encore les pistes.
    On est encore sûrement loin de la décroissance. En Chine où le confinement a été général à partir de la 2ème semaine de janvier, le déconfinement commence tout juste. Cela porterait donc pour nous à la mi-mai...Toutes choses égales par ailleurs, ce qui est loin d'être vérifié...

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